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LE DEVELOPPEMENT DE L'INDUSTRIE PETROLIERE |
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C'est
aux Etats-Unis que naîtra en 1859 l'industrie pétrolière
et s'y développera :
dès
1870, John R. Rockefeller fonda la Standard
Oil et s'assura 95 % du marché mondial du pétrole,
puis la Standard Oil of
California.
La production alors concentrée aux Etats Unis essaima vers d'autres pays grâce à l'action des pétroliers américains, notamment au Mexique et en Russie qui en 1885 exportait déjà vers l'Europe occidentale. Dans le même temps, le hollandais Henry Deterding développa la Royal Dutch à partir de productions en Indonésie tandis qu'un autre pionnier William Knox d'Arcy obtint en Perse la concession exclusive du pétrole. Dès l'avant-guerre de 1914, les Etats commencent à s'intéresser à la question, mais alors qu'aux USA il existe une contrainte pour Rockefeller en raison notamment du Sherman Act, Henry Deterding dont le pays est importateur y trouva au contraire un appui. En Perse, l'Anglo-Persian qui devait plus tard devenir la British Petroleum fut contrôlée par le Gouvernement britannique du fait de l'achat par Winston Churchill de 5 1 % de ses actions. À l'orée de la Grande Guerre en 1914, l'industrie pétrolière était dominée par la Standard Oil et la Royal Dutch-Shell, l'Anglo-Persian et la Turkish Petroleum pour l'exploitation des champs irakiens - alors turcs - de Kirkuk , en partenariat avec la Deutsche Bank, les américains étant exclus. A l'époque, le charbon reste cependant le combustible industriel par excellence, les transports automobiles notamment n'étant pas développés. Après la Première Guerre Mondiale, les cartes furent redistribuées au Moyen Orient où les puissances occidentales se partagèrent la Turkish Petroleum devenue Irak Petroleum. Company de la manière suivante : - 23,75 % à Anglo-Persian (B.P.) - 23,75% à Royal Dutch-Shell, - 23,75 % aux sociétés américaines : Standard de New Jersey, Standard d'Indiana, Sinclair et Texaco - 23,75 % à la France et 5 % à M. Gulbenkian pour ses bons offices. Pour la première fois, la France accédait au pétrole après que Raymond Poincaré eut rejeté une association avec Deterding et décidé de créer une société entièrement française. Ce fut la Compagnie Française des Pétroles créée par Ernest Mercier en 1924 par 90 banques et sociétés commerciales et dans lesquelles le Gouvernement Français détenait 35 % des actions et 40 % des droits de vote. Cette société devait pendant de longues années jouer un rôle important dans le raffinage et le commerce du brut, puis dans le domaine de l'exploration. Entre temps, la production pétrolière se développait : . aux Etats-Unis, au Mexique, déjà important producteur, . au Vénézuela, en Irak et en Iran . et, à partir de 1930, en Arabie Saoudite : En 1936, la Standard Oil of California (SOCAL plus tard Chevron) acquit la concession dans ce dernier pays, puis s'associa à 50 % avec Texaco pour constituer en 1944 Aramco. 1928 fut une année cruciale car elle vit la conclusion des Accords dits d'Achnachary entre les Grands : c'était la constitution du fameux cartel des " Seven Sisters " (Standard Oil of New Jersey, Royal Dutch-Shell, AngloIranian, Standard de Californie, Gulf, Texco et Socony-Mobil) qui dominèrent le marché pétrolier pendant des décennies. On peut y ajouter la Compagnie Française des Pétroles qui finit par être considérée comme le 8ème major. Il faut également noter les relations entre les pétroliers et les dictatures européennes de Hitler et Mussolini. En 1927, Esso conclut des accords avec l'IG Farben, échangeant le procédé de cracking de cette dernière contre un brevet pour la fabrication d'essence d'aviation, ce qui valut à Esso des démêlés avec le gouvernement américain. Quant à l'Italie, suite aux sanctions de la SDN à cause de l'invasion de l'Ethiopie en 1936, Mussolini constituera la société AGIP pour la recherche et l'exploitation pétrolière. C'est après la guerre que cette société prendra son essor. Pour le Japon, tributaire des sociétés anglo-saxonnes, un fait décisif survint le 25 Juillet 1941 avec le gel par le Président Roosevelt des livraisons de pétrole et des avoirs japonais aux USA, provoquant l'entrée en guerre du Japon et des Etats-Unis. Survint un événement capital en 1938 avec le défi du Mexique aux producteurs américains, où le Président Lazaro Cardenas décréta le 18 Mars 1938 la nationalisation de 17 compagnies productrices américaines. En vue d'en continuer l'exploitation, une compagnie nationale fut créée, Petroleos Mexicanos - PEMEX - grand producteur mondial. Lors de la 2ème Guerre Mondiale, l'importance du pétrole « explosa » avec l'emploi massif des chars et des avions, ainsi : - de Septembre 1939 à Juin 1941, l'URSS fournit à l'Allemagne près de 900 000 tonnes de pétrole, - en 1942, les armées allemandes lancées en Union Soviétique ont, notamment, pour objectif le Caucase et ses richesses pétrolières : elles échouent, la même année, l'offensive concomitante de Rommel en Egypte s'arrête faute de carburant, - en 1944, Patton arrête temporairement son offensive pour les mêmes raisons, à la fin de la même année, la contre-offensive de Von Rundstedt en Belgique échoue faute de carburants, avant d'avoir pu s'emparer des dépôts américains qu'elle visait pour continuer. En fait, sur tous les fronts de la guerre mondiale, le pétrole devait être un élément essentiel de la guerre et de la victoire. À la fin de la guerre, on assistait d'abord au niveau des sociétés pétrolières, à une redistribution des cartes, puis, progressivement à la " décolonisation " du pétrole, modifiant ainsi les rapports entre sociétés pétrolières et Etats : - en Arabie Saoudite,suite à l'accord entre Roosevelt et de Ibn Séoud le 13 Février 1945, le pays dont les ressources pétrolières sont les plus élevées du monde devient sinon un protectorat, du moins un pays " protégé " des Etats Unis dont l'influence tend à remplacer dans le Moyen Orient celle du Royaume Uni qui s'y effaça totalement en 1971 . L'Aramco désormais grandit en puissance tandis que son actionnariat incluait désormais Mobil (10 %) et Exxon - ex-Esso (30 %). Les Sept Sociétés dominaient souverainement le marché du pétrole, mais les pays producteurs ou pays d'accueil commencèrent à réagir : . déjà en 1948, le Venezuela avait obtenu le principe du partage des profits 50/50, . l'Arabie Saoudite devait suivre la même voie en 1950 . Mais le défi le plus sérieux fut porté par l'Iran avec la venue au pouvoir du Dr Mossadegh le 29 Avril 1951 qui, dès le lendemain, fit voter la loi de nationalisation du pétrole iranien. Le boycott fut alors décidé par les compagnies pétrolières contre le souhait du gouvernement du Président Truman, qui voyait dans l'Iran un rempart contre le communisme.Alors que disparaissait l'Anglo-Iranien, la NIOC (National Iranian Oil Co) voyait le jour. Le pétrole iranien boycotté ne trouvant plus que peu d'acheteurs, Mossadegh fut destitué par le Shah en 1953 et un consortium international fut constitué (Shell, Esso, Socal, Gulf, Texaco, Mobil, CFP) garantissant la distribution de 60 % de la production de la NIOC. Le cartel l'avait finalement emporté. C'est alors qu'intervint Enrico Mattei via l'Ente Nazionale Idrocarburi (ENI), société nationale Italienne qui s'attaque aux sociétés du cartel sur leur terrain en Iran en établissant en 1957 avec la NIOC une société commune , la SIRIP , dont le partage de bénéfices était de 75 % pour la NIOC et 25 % pour l'ENI. De nouveaux pays producteurs apparurent alors dans le Golfe Persique, Abu Dhabi, Qatar et surtout Koweit, création britannique, devenu indépendant en 1962 et dont les réserves pétrolières sont considérables tout comme celles de l'Irak déjà exploitées par l'Irak Petroleum Company. La crise allait survenir dans ce pays entre 1958 et 1963 amenant la suspension pratique de la production jusqu'en 1969 après que la compagnie nationale INOC ait conclu avec l'ERAP (Entreprise de Recherches et d'Activités Pétrolières de l'Etat Français) un contrat dit " d'entreprise " où, désormais, la société pétrolière étrangère intervenait comme entrepreneur pour le compte de la société nationale du pays producteur. Ce contrat souleva la fureur des " majors " mais fut à l'origine des nouveaux types de contrats de services et de partage de production qui, dans la plupart des pays non-développés, allaient remplacer les classiques concessions. La Libye devient un grand producteur à la suite, notamment, des découvertes d'Occidental, indépendant américain appartenant au milliardaire Armand Hammer, déjà célèbre pour ses relations privilégiées avec Lénine et l'Union Soviétique. D'autres indépendants américains étaient d'ailleurs intervenus tant au Moyen Orient qu'en Libye, comme Getty, Aminoil, Phillings, Marathon etc... L'OPEP fut créée en Septembre 1960 par le Venezuela qui en fut le promoteur, l' Iran, l'Irak, le Koweit et l'Arabie Saoudite. En 1961 devait s'y joindre le Qatar, en 1962 la Libye et l'Indonésie, en 1967 Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis), en 1969 l'Algérie, en 1971 le Nigéria puis l'Equateur et le Gabon qui devait plus tard s'en retirer. La création de l'OPEP constitue dans l'histoire de l'industrie pétrolière et des relations de plus en plus intimes entre le pétrole et la politique internationale un pas nouveau et décisif Ses membres possèdent en effet le plus haut pourcentage de la production et les exportations les plus élevées. Les sociétés pétrolières assurèrent cependant l'approvisionnement jusqu'au second choc pétrolier survenu en 1979 après le détrônement du Shah d'Iran et l'arrivée au pouvoir de l'ayatollah Khomeini. Ce fut l'occasion d'une nouvelle restriction de l'offre pétrolière et de nouvelles augmentations des prix du brut qui monta jusqu'à US $ 40.00 le baril. Toutefois, le marché qui était resté un marché de vendeurs se retourna vers 1982-1983 pour devenir un marché d'acheteurs en raison de l'exploitation de nouveaux champs pétroliers dans des zones non OPEP, comme la mer du Nord ou le Mexique, les économies d'énergie dans les pays consommateurs, la construction d'usines de production d'électricité à partir de l'énergie nucléaire etc... Cette transformation du paysage pétrolier aboutit dans la décennie 1990 - 2000 à un affaiblissement du poids de pétroliers se regroupant pour ne former finalement, au lieu des Sept Sociétés auxquelles s'étaient progressivement joints des groupes comme Elf-Aquitaine et l'ENI, des groupes très puissants, par ordre d'importance Exxon-Mobil, Shell, BP Amoco, TotalFinaElf, Chevron-Texaco. Source : André PERTUZIO Pétrole et Politique Internationale Institut International d'Etudes Stratégiques www.strategicsinternational.com/french.htm |
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