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APERCU GLOBAL DU SECTEUR PETROLIER

RUSSE

CHIFFRES DE PRODUCTION
1ER SEMESTRE 2006

Aujourd’hui, plus que jamais, le secteur des hydrocarbures domine l’économie de la Russie.
La production d’hydrocarbures représente plus de 25% du PIB
et assure plus de 40% des recettes du budget de l’État.
L’exportation fournit environ les deux tiers des recettes en devises du pays,
les grandes entreprises du secteur sont les acteurs majeurs de son industrie.
Dans un monde en proie à une incertitude grandissante en matière énergétique et, face à l’instabilité chronique des zones traditionnelles de production (Moyen-Orient), la Russie trouve dans ses gisements pétroliers
une source de renouvellement de son influence perdue à la suite de l’effondrement de l’URSS.

1er producteur mondial de pétrole au début de 2004 - à égalité avec l’Arabie Saoudite -,
2ème exportateur mondial, 1er producteur de gaz naturel,
mais aussi 3ème consommateur d'énergie (derrière les États-Unis et le Japon),
la Russie est aujourd’hui un acteur incontournable du jeu énergétique mondial.
Cet atout qu’est la possession de ressources naturelles abondantes n’est pourtant pas un gage de prospérité. Mal exploité, ce potentiel peut receler des pièges économiques et politiques difficiles à éviter.
La situation russe fournit un bon exemple des retombées contrastées de la manne pétrolière
sur l’économie et la société d'un État.

Longtemps maintenue au premier rang mondial, la production d’hydrocarbures de l’Union soviétique,
portée successivement par l’exploitation des gisements de l’Oural, puis de la Sibérie occidentale
a atteint son maximum en 1988 avec 12,5 millions de barils par jour (Mbj).

Depuis, l’éclatement de l’Union et la crise économique ont précipité
le déclin de la production, qui en Russie n’atteignait plus que 6 Mbj en 1998, diminuant ainsi de moitié.
À partir de 1999, la remontée des cours mondiaux du pétrole et la modernisation des infrastructures
ont favorisé une nette reprise de l’activité : en 2003, la production totale a atteint 8,4 Mbj,
dont 8,2 de pétrole brut, soit une augmentation de 10% par rapport à 2002.

Pour l’essentiel, la production est extraite de deux grands bassins :
la Sibérie occidentale (région de Tioumen)
et l’ensemble Volga-Oural (région de Samara, république autonome du Tatarstan),
qui assurent ensemble plus de 90% du total produit en Russie.
Un vaste système d’oléoducs partant des principaux bassins de production alimente les zones
de consommation et les marchés européens. Le plus important est connu sous le nom d’"Amitié" (Droujba) :
mis en service dans les années 1960, il reliait initialement le bassin Volga-Oural
aux pays européens du bloc socialiste.

Près de la moitié de la production de pétrole brut est directement exportée.
Le reste, raffiné en Russie, est en majorité destiné à l’exportation sous forme de produits pétroliers.
Au total, les exportations de pétrole brut et de produits pétroliers représentaient, en 2002,
plus des deux tiers de la production. Le tiers restant assurait la satisfaction des besoins nationaux.
Plus de 85% des exportations sont destinés aux marchés hors CEI.

La configuration du secteur pétrolier en Russie diffère de celle des principaux autres pays producteurs. (Arabie saoudite, Emirats du golfe, Venezuela )
où, en règle générale, il n’existe qu’une seule grande compagnie nationale publique.
La production est assurée aujourd’hui par une petite dizaine d’entreprises restées sous contrôle russe,
issues pour la plupart des privatisations menées entre 1992 et 1996.
Jusqu’en 2004, Lukoil et Ioukos dominaient le secteur avec chacune environ 20% de la production nationale
et plus de 19 milliards de barils de réserves prouvées.
Les démêlés de Ioukos avec l’État russe ont, depuis, abouti au démantèlement partiel de l’entreprise,
dont la principale filiale de production est passée sous le contrôle de Rosneft, entreprise contrôlée par l’État.
Ainsi consolidé, le groupe public Rosneft devient, en 2005, le 2ème producteur pétrolier russe après Lukoil.
Peu avant, l’entreprise britannique BP avait constitué une holding commune
avec TNK et Sidanko pour se hisser au 3e rang.
Dans cette industrie fortement intégrée verticalement, le transport d’hydrocarbures
est le seul segment qui soit maintenu entièrement sous le contrôle de l’État
par l’intermédiaire des monopoles publics Transneft et Transnefteproduct.

Compte tenu de l’épuisement progressif des capacités des principaux bassins actuellement exploités,
les possibilités d’extension de la production de pétrole brut dépendent,
à moyen terme, de la mise en valeur de nouveaux gisements.
Les estimations actuelles font état de 50 à 60 milliards de barils,
soit plus de 5% des réserves mondiales, plaçant la Russie au 8e rang des nations
pour l’importance des gisements. Une grande incertitude entoure cependant ces estimations,
en partie à cause des méthodes utilisées par les entreprises russes pour évaluer leurs réserves,
qui diffèrent de celles admises communément au niveau international.
Les réserves non exploitées sont principalement situées en Sibérie orientale, en Extrême-Orient
et dans la Sibérie septentrionale (république des Komis, région des Nenets) . Leurs conditions climatiques sont en général très défavorables, ce qui suppose des investissements massifs pour les mettre en valeur.

Depuis plus de quinze ans, l’activité d’exploration et de renouvellement des réserves,
dont dépendent à long terme les capacités de production, s’est fortement réduite.
L’investissement nécessaire au maintien d’un taux de remplacement satisfaisant des gisements
au fur et à mesure de leur épuisement n’a pas été réalisé.
En 2001, la production de pétrole a atteint 348 millions de tonnes, mais le montant des réserves nouvelles prouvées n’a été que de 298 millions. Si la tendance ne s’inverse pas, il ne faudra pas attendre longtemps avant que la production totale baisse à nouveau, du fait de l’insuffisance des nouvelles mises en production.
On retrouve ce même type de problème majeur en Algérie notamment.

Une autre limite structurelle réside dans les capacités de distribution externe du pétrole extrait.
C’est le rôle joué par le monopole public de transport par oléoduc qui est ici en cause.
Jusqu’à présent, la stratégie de Transneft a obéi à des considérations plus politiques qu’économiques.
En particulier, les conditions posées à l’allocation des capacités de transports aux entreprises productrices ont fait l’objet de nombreuses critiques. D’une part, elles donnent lieu à des marchandages opaques qui alimentent les accusations de discrimination et de corruption à l’endroit du monopole.
D’autre part, les méthodes d’allocation des quotas ont eu tendance à stimuler la production
au détriment de l’investissement des compagnies pétrolières, mais aussi à maintenir un écart substantiel entre les prix domestiques et les prix mondiaux.
À la fin de l’année 2000, cet écart représentait une subvention à l’économie russe
de plus de 5 milliards de dollars. Dans le même temps, l’opérateur s’est avéré incapable de faire face
à la reprise de la production enregistrée après 1999 : le réseau semble avoir atteint en plusieurs endroits
la saturation de ses capacités, alors même que d’autres segments sont notoirement sous-exploités.
L’une des causes profondes de cette contrainte tient à l’insuffisance d’investissement dans les années 1990.

Conscients des limites structurelles qui affectent le secteur,
les pouvoirs publics russes ont établi un plan de développement des capacités de production
établissant les objectifs de production à 9,4 Mbj pour 2010.
Fin 2003, les compagnies TNK et Ioukos tout comme des experts indépendants
estimaient ce potentiel à 11 Mbj à la même échéance.
Compte tenu du sous investissement passé et des incertitudes pesant
sur l’environnement économique et politique du secteur,
les prévisions de l’Agence Internationale de l’Énergie tablent
sur une production de 8,6 Mbj en 2010, 9 Mbj en 2020 et 9,5 en 2030,
ce qui entraînerait une érosion significative de sa part dans la production mondiale,
quels que soient les scénarios retenus.

L’une des voies possibles de développement de la production consiste en la participation d’entreprises étrangères à la prospection et à l’exploitation des nouveaux gisements.

Depuis 1996, la loi sur les "accords de partage de la production" (APP),
modifiée en 2003, offre un cadre juridique pour ces projets.
Mais dans les faits, la résistance des autorités fédérales et régionales à l’immixtion de sociétés étrangères dans ce qui est considéré par beaucoup comme une ressource stratégique, tout comme les nombreux revirements qui ont émaillé le développement institutionnel en Russie depuis 1992, ont considérablement limité la portée réelle de ces accords. La part maximale des réserves nationales pouvant être exploitées suivant le régime des APP a été plafonnée à 30% par la Douma. Si la vingtaine de projets d’accords éligibles à ce régime atteint d’ores et déjà virtuellement ce plafond, seuls trois accords sont actuellement réellement effectifs sur le terrain, sur les gisements de Sakhaline (Sakhaline 1 et Sakhaline 2)
et de Sibérie (gisement de Khariaga, district autonome de Nenets).
L’autre voie de pénétration des entreprises étrangères dans le secteur pétrolier russe
consiste à participer à des alliances stratégiques avec les compagnies russes.
En dépit des difficultés et des risques que ces accords comportent, BP, Totalfina Elf et Exxon Mobil,
ont été jusqu’à ce jour les entreprises étrangères les plus actives en Russie.


Sources :
Julien Vercueil, IUT Jean Moulin - Lyon III,
Centre d'Études des Modes d'Industrialisation, EHESS, Paris.

Pour Géoconfluences le 10 février 2005
EVOLUTION DE LA PRODUCTION
PETROLIERE RUSSE EN 2005
CHIFFRES DE PRODUCTION
PETROLE RUSSE 2004
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Dernière mise à jour :
26/08/2006







































































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