MOSCOU (Reuters) - Le président chinois Hu Jintao a entamé une visite
de quatre jours en Russie, dont il souhaite
obtenir davantage de pétrole et de gaz pour alimenter la croissance
économique exponentielle de son pays.
Désormais deuxième pays consommateur d'or noir au monde, la Chine ne parvient à
satisfaire au niveau national qu'à moins de 60% de ses besoins en pétrole
et s'est lancée dans une opération de charme tous azimuts dans le monde
pour diversifier ses sources d'approvisionnement.
En Russie, le
président chinois cherchera à obtenir de son homologue Vladimir Poutine la
promesse de la construction d'un oléoduc Russie-Chine.
Hu Jintao fera également part aux dirigeants russes de la volonté de la
Chine d'augmenter
sensiblement sa participation dans les champs pétrolifères et gaziers de
Russie, le deuxième
exportateur mondial de pétrole.
Les compagnies pétrolières chinoises, contrôlées par l'Etat, lorgnent
notamment sur Ioukos, la principale compagnie russe, en difficulté
financière.
En se plaçant directement en concurrence avec l'Inde et les "majors"
pétrolières occidentales, Pékin a largement contribué à la hausse
vertigineuse des cours du pétrole de ces derniers mois.
"RENVOI D'ASCENSEUR"
La Chine veut en
outre être moins dépendante dans ses approvisionnements des producteurs du
Golfe, proches des Etats-Unis.
Stephen O'Sullivan, chercheur au United Financial Group, explique que
les Chinois, qui ont prêté dans l'instant en décembre plusieurs milliards
de dollars à la Russie, attendent un
"renvoi d'ascenseur" de Moscou, qui irait plus loin qu'un simple
partenariat commercial, mais entérinerait un accès pour la Chine aux réserves
pétrolières russes.
"(La Russie et la
Chine) signeront des
accords dans le domaine de l'énergie, de la finance, de l'électricité et
dans d'autres secteurs", a déclaré avec la visite le vice-ministre chinois
des Affaires étrangères Li Hui.
Moscou, pour sa part, compte convaincre la Chine d'ouvrir ses marchés
à la construction mécanique, au matériel de transmission et
d'hydroélectricité russe, ainsi qu'aux avions de ligne russes.
"Les milieux d'affaires chinois et russes affichent un intérêt
croissant les uns pour les autres", note un responsable gouvernemental
russe.
Après la Russie,
le président chinois se rendra dans l'ancienne république soviétique du
Kazakhstan, autre pays producteur de pétrole. Un oléoduc reliant les puits
de pétrole kazakhs à la Chine doit entrer en
fonctionnement avant la fin de l'année.