dimanche 18 juillet 2004.
Les stéréotypes ont la vie dure. Quel est l’Algérien parmi nous qui n’a pas associé la Chine avec la contrefaçon textile et les gadgets électroniques qui alourdissent nos étalages au centre-ville ?
Qui n’a pas imaginé les Chinois en paysans au dos courbé dans les rizières ? Et pour preuve, notre dialecte (riche en néologismes en tous genres) utilise « Taiwan » comme synonyme de médiocrité ou de toute chose éphémère. Pourtant, la Chine n’a pas simplement profité de ses bas salaires pour attirer les multinationales de l’électronique et du textile et exporter des produits bas de gamme comme un vulgaire petit dragon du Sud-Est asiatique.
Bien au contraire, la Chine se confirme aujourd’hui comme l’« atelier du monde ». En 2002, et pour la première fois, elle a attiré plus d’investissements étrangers que les Etats-Unis (53 milliards de dollars). 420 000 entreprises étrangères y sont désormais implantées pour se garantir une plateforme de production compétitive à l’exportation, mais également pour prendre une part du marché chinois, marché en expansion rapide et constante. Cependant, la Chine n’est pas seulement un exportateur hors pair, elle est aussi un acheteur fiévreux qui achète tout, ou presque, à travers le monde : gaz et pétrole de chez nous, crevettes en provenance de Thaïlande ou du Vietnam, bois d’Indonésie, écrans plats chez le compétiteur coréen, composants électroniques chez les Français, etc. Ce qui représente globalement plus de 450 milliards de dollars d’achat l’année dernière contre près de 500 milliards de dollars de vente. 4 650 000 ingénieurs ont été diplômés des universités chinoises en 2001, un score qui frôle celui des Etats-Unis. La Chine fabrique un quart de la production mondiale de téléviseurs couleurs et représente le plus grand marché des téléphones cellulaires du monde. Cette année, on s’attend à ce qu’elle devienne le second fabricant mondial de semi-conducteurs. Mais ses ambitions ne s’arrêtent pas à l’échelle de notre planète, car ayant lancé un vol spatial habité l’an dernier, la Chine projette même d’envoyer un satellite de sondage lunaire en 2007.
Coopérations bilatérales Algérie-Chine
Tous les pays qui ont compris les enjeux de la Chine assez
rapidement, et qui se sont mis comme but de répondre aux
besoins chinois, tirent leur épingle du jeu. Notre pays en
fait partie. En effet, le boom économique a poussé la
Chine à exercer une demande de plus en plus pressante pour
les importations de pétrole. La production domestique
chinoise ne pouvant plus assumer seule le même rythme effréné,
l’Algérie s’est vu accorder la possibilité
d’élargir son marché pétrolier, notamment
celui du gaz pour financer sa puissante alliée. La visite du
président chinois Hu Jintao à Alger, en février
dernier, a abouti aux pactes de coopération bilatérale
escomptés entre les deux pays. Les pactes signés
incluent des accords sur le pétrole, le gaz mais aussi sur
l’échange des matières premières dont la
Chine a si besoin, et ce, contre l’exportation de produits
manufacturés chinois (pour la plupart électroménagers,
textiles ou médicaments) à écouler dans nos
rayons. La compagnie pétrolière chinoise Sinopec a
signé un contrat de 525 millions de dollars en 2002 pour
développer le champ de Zarzaïtine dans le Sahara. La
compagnie nationale chinoise pour le développement et
l’exploration du pétrole et du gaz (CNCOGEDC) s’est
engagée à construire une raffinerie près
d’Adrar. En juillet 2003, la China National Petroleum
Corporation s’est elle aussi vu attribuer un contrat d’une
valeur de 350 millions de dollars pour importer du pétrole
d’Algérie. La Chine et l’Algérie ont tissé
des liens d’amitié solides même avant
l’indépendance, et la naissance de leur coopération
économique se fit en 1964. Des contrats de projets
technologiques chinois en Algérie ont commencé dès
1979. Néanmoins, ce sont ces dernières années,
avec le développement constant de notre économie
nationale, que le commerce entre notre pays et le dragon asiatique
s’est particulièrement accru jusqu’à
atteindre une valeur marchande approchant les 200 millions de
dollars en 2000. En même temps, la valeur des produits
industriels chinois que l’Algérie a importés
entre janvier et novembre 2003 a atteint la somme phénoménale
des 295,83 millions de dollars. Ce qui représente presque 50%
de la valeur totale des importations nationales. Selon les
statistiques des Douanes algériennes, les importations des
produits chinois du mois de janvier jusqu’au mois de septembre
2003 se sont chiffrées à un total de 338 millions de
dollars. La Chine devient ainsi la septième destination
d’importation de notre pays. A la fin du mois de septembre
2002, les deux pays avaient signé un total de 198 contrats
d’une valeur contractuelle de 1,898 milliard. Plus de 5000
ouvriers chinois travaillent chez nous pour l’instant. 14
compagnies chinoises, dont la fameuse compagnie de construction
China State Construction Engineering Corporation, font des affaires
en Algérie. Les activités de ces compagnies varient :
construction, conservation hydraulique, pétrole,
télécommunications. Selon les statistiques de la
Coopérative chinoise de l’économie étrangère,
la valeur des contrats que la Chine a signés avec l’Algérie
en 2001 a été classée cinquième mondiale
et première au niveau de l’Afrique (le Gabon étant
le second partenaire-clé africain). Parce que l’Algérie
est riche en pétrole et en gaz, et qu’elle dispose de
réserves importantes (estimées à 135 milliards
de barils en fin 2003), il est naturel que la Chine se dirige vers
elle pour renflouer ses besoins croissants en énergie. En
octobre 2003, la China National Petroleum Corporation (CNPC) a signé
deux contrats : un pétrolier et un relatif à
l’exploration du gaz dans le bassin du Chélif.
Négociant son entrée à l’OMC, l’Algérie
ne cache pas qu’elle s’inspire du succès de
l’économie de transition chinoise. Les accords d’une
coopération économique à grande échelle
et le prêt préférentiel accordé à
notre pays (estimé à 48 millions d’euros, soit
38 millions de dollars) en février constituent sans nul doute
les garants d’une future collaboration très prometteuse
entre les deux pays.
Dynamique des investissements étrangers
On ne
peut contester aujourd’hui que la Chine est devenue le maillon
incontournable de la chaîne des productions mondiales. En
termes de compétitivité, le monstre chinois est
imbattable car il bénéficie de l’attrait d’une
base d’assemblage à bas coûts salariaux ainsi que
des investissements directs étrangers qui affluent dans le
pays. En 2003, l’industrie automobile est devenue le cinquième
secteur de base de l’industrie chinoise et la première
contributrice de la croissance des profits industriels. Ces trois
dernières années, le volume de vente des automobiles a
maintenu une croissance à deux chiffres. On prévoit
que la tendance se maintiendra jusqu’en 2010. L’augmentation
toujours plus considérable de la vente d’automobiles et
le rythme accéléré de la croissance économique
rehaussent l’attrait du marché chinois aux yeux des
sociétés pétrolières de l’étranger.
En outre, la plupart des stations d’essence chinoises
fournissent seulement un service élémentaire - le
ravitaillement - ce qui laisse aux étrangers beaucoup
d’occasions commerciales pour exploiter d’autres
produits et services. Dans le secteur de la téléphonie
cellulaire, il y a trois ans, la Chine produisait quelque 35
millions d’appareils chaque année. Les Chinois ont
renforcé cette capacité annuelle à près
de 200 millions d’unités, soit environ 45% de l’offre
mondiale, en dépassant les Etats-Unis et se classant en tête
de liste. Certains experts estiment que dans trois ans la production
sera doublée et inondera le monde entier de téléphones
cellulaires bon marché. Le ministère chinois de
l’Information estime que les marques chinoises telles que TCL
(champion national chinois que l’on comptera bientôt
parmi les 5 plus grandes entreprises mondiales de téléphones
portables) défient ainsi les géants classiques des
télécommunications. La compagnie Motorola (comme
Nokia) n’a pu empêcher son marché d’être
réduit de moitié l’année passée.
Mais si l’on en croit les sources de la compagnie, la valeur
de rendement annuelle de Motorola et son total d’investissement
en Chine s’élèveront quand même à
quelque 10 milliards dollars en 2006. Simultanément, le géant
industriel japonais Toshiba a déclaré, à la
même époque, que le marché chinois sera sa base
d’opération mondiale en 2008 alors que la compagnie
prévoit d’augmenter son investissement en Chine de
manière progressive durant les cinq prochaines années.
Siemens aussi prévoit d’augmenter ses ventes en Chine
de 11 milliards d’euros d’ici l’année
prochaine et compte employer 6000 autres personnes. En 2002, la
compagnie allemande avait déjà recensé plus de
25 000 employés en Chine. Le géant mondial de la vente
au détail Wal-Mart a ouvert un supermarché à
Beijing en juin 2003 et prévoit d’établir 80
points de vente dans 20 villes chinoises en deux ans, pour un
chiffre d’affaires annuel de 30 milliards de yuans (soit 3,63
milliards de dollars). Durant les deux prochaines années, le
monstre français Carrefour ouvrira 70 nouveaux magasins en
Chine, étendant ainsi ses opérations à 100
points de vente et augmentant ses ventes annuelles à 30
milliards de yuans (3,63 milliards de dollars). American Express, le
pourvoyeur majeur de cartes de crédit, service financier et
de voyage, a lui aussi établi un centre de gestion de voyage
en Chine. Une enquête d’American Express démontre
que les dépenses annuelles liées aux voyages
atteignent 10 milliards de dollars en Chine, avec des dépenses
liées aux voyages d’affaires allant jusqu’à
cinq milliards dollars, pratiquement le même chiffre que dans
les pays développés européens tels que la
France et l’Allemagne. Après l’éruption de
l’épidémie de SRAS, les industries
pharmaceutiques, alimentaires et des assurances ont rapidement
suscité un vif intérêt de la part des gros
investisseurs du monde entier ; cela étant dû à
l’immense potentiel de marché dans ces domaines mis en
lumière par le combat de la Chine contre cette épidémie
à l’échelle nationale. La compagnie Glaxo Smith
Kline Biologicals Shanghai Ltd. a décidé de
décentraliser toutes ses lignes de produits au cours de
l’année ou des deux années prochaines. Des
sources du géant pharmaceutique avaient prédit une
plus grande importance attachée aux soins médicaux et
à la prévention des maladies après l’épidémie
du SRAS, stimulant ainsi davantage le marché pharmaceutique
chinois. Autre exemple de récupération économique
spectaculaire, le géant mondial de l’assurance American
International Group Inc. (AIG) a estimé que ses contrats
d’assurance-vie avaient augmenté de 40 % l’an
passé en Chine, démontrant la sensibilité
croissante des Chinois à l’égard des risques
causés par de soudaines crises telles que celle du SRAS.
Réformes économiques
Après vingt
ans de réforme vers une économie de marché, la
Chine s’est enfin lancée dans une décentralisation
d’envergure de son énorme secteur d’Etat. En
libéralisant l’investissement, le gouvernement chinois
n’entendait pas privatiser l’Etat dans le sens d’une
vente en gros comme ce fut le cas en Russie et dans plusieurs pays
d’Europe de l’Est au tournant des années
1980-1990. Ce à quoi tend le géant asiatique, c’est
briser le monopole d’Etat traditionnel dans plusieurs
secteurs, facilitant ainsi l’accès au marché
pour les investisseurs privés et étrangers. Le système
dit d’« économie socialiste de marché »
a donc commencé à s’établir. Le
gouvernement chinois y est parvenu en mettant d’abord en œuvre
le rôle fondamental du marché dans l’allocation
des ressources ; ensuite, en établissant une structure
économique dans laquelle le secteur public chinois occupe
encore une place prépondérante, mais en permettant que
divers autres secteurs s’y développent simultanément.
Les secteurs non étatiques se sont ainsi développés
fortement et sont devenus une composante vitale soutenant l’économie
nationale chinoise. L’économie nationale a maintenu une
croissance rapide et régulière. Pendant les treize
dernières années, le PIB chinois s’est élevé
à un rythme annuel moyen de 9,3 %, soit 3,2 points de plus
que la moyenne annuelle des 30 ans avant la réforme et
l’ouverture, rythme remarquable par rapport à la
croissance de 2,5 % de l’économie mondiale dans les
années 1990. De 1996 à 2001, la valeur de la
production industrielle chinoise du secteur de technologie de pointe
a augmenté à un rythme annuel moyen de 20 %. La
recherche de programmes spécialisés, y compris la
fabrication d’équipement ferroviaire urbain,
d’équipement de fabrication chinoise affecté à
la protection de l’environnement et d’équipement
des télécommunications numériques a connu des
progrès spectaculaires. À la fin de l’année
dernière, la capacité des générateurs
atteignait 338 millions de kWh, se propulsant au deuxième
rang mondial. La facilité des communications et du transport
a également augmenté de façon perceptible. On
compte actuellement en Chine 70 000 km de chemins de fer contre 58
000 en 1990, et 1,7 million de kilomètres de routes contre
1,03 million en 1990, dont 19 000 km d’autoroutes, occupant de
la sorte la seconde place mondiale.
Ouverture sur l’extérieur
En 2001, le
montant total du commerce extérieur de la Chine a placé
le pays au 6e rang mondial, du 16e qu’il occupait en 1990. La
Chine s’est trouvée en tête des pays en
développement pendant neuf ans de suite dans le domaine de
l’absorption des capitaux étrangers. Ces dernières
années, bien des entreprises chinoises ont fait valoir leurs
avantages, investi à l’étranger, ou procédé
à la coopération économique et commerciale. A
la fin de juin 2002, les entreprises chinoises (autres que
financières) à l’étranger étaient
au nombre de 6758, pour un montant contractuel total de 13,2
milliards de dollars, dont 8,88 milliards d’investissement de
la partie chinoise. Les sphères d’investissement se
sont élargies progressivement du commerce de la
transformation, de la restauration, des programmes d’offre de
main-d’œuvre vers l’exploitation des ressources,
la recherche sur les produits et les télécommunications
par satellite. La Chine a particulièrement gagné du
terrain sur le plan de l’exploitation et de l’utilisation
des ressources étrangères comme le pétrole, le
gaz naturel, les mines de fer, la forêt, etc. L’exploitation
internationalisée a fait un pas important : un grand
nombre d’entreprises chinoises a commencé à
opérer à l’étranger. Les contrats
d’ouvrages de construction et les programmes d’offre de
main-d’œuvre se sont développés de façon
rapide. La Chine s’est hissée au rang des dix premiers
pays en matière d’ouvrages forfaitaires et elle peut
entreprendre des travaux à forfait incluant
conception-achat-construction, au lieu d’assumer seulement une
partie des travaux. A la fin de l’année dernière
seulement, les contrats signés étaient estimés
à près de 100 milliards de dollars.
Contrefaçons à la chinoise
Le miracle
économique chinois n’a pas cessé d’étonner
tant les économistes et les autres spécialistes que
les profanes du mode entier. La prophétie qui fait de
l’Empire du Milieu la future puissance du siècle
prochain ne saurait masquer, cependant, des réalités
plus sombres. Au niveau mondial, le revers de la médaille
chinoise expose les failles du système et dénonce le
piratage sauvage (hélas si médiatisé !)
qui privent les compagnies étrangères implantées
en Chine de millions de dollars de gain. Le non-respect de la
propriété intellectuelle, la copie illégale de
CD, DVD et autres composants informatiques, les vols de logos et de
marques et - plus grave encore - les contrefaçons de
médicaments conduisent la communauté internationale à
tirer la sonnette d’alarme. Les conséquences
désastreuses de l’impuissance du gouvernement chinois à
exercer toute forme de contrôle révèlent la
fragilité inhérente au paradis commercial asiatique.
Mais les inégalités du boom ne s’arrêtent
pas là ; prise dans une dynamique de changement, la
Chine garde avant tout une économie duale. Dualité,
d’abord, entre les zones côtières qui bénéficient
de conditions particulières et le marché intérieur,
avec ses droits de douane élevés et ses restrictions
commerciales de toutes sortes. Dualités, également,
entre zones dynamiques à salaires élevés et
régions d’industries traditionnelles, dans l’Ouest
ou en Mandchourie, où le taux de chômage peut atteindre
20 à 30 % de la population active. La Chine profonde des
campagnes, restée à l’écart du miracle
économique, déverse chaque année dans le Sud et
l’Est prospères son flot de migrants entassés
dans des baraquements sordides. Le salaire moyen d’un ouvrier
chinois est de 0,5 dollar de l’heure, presque deux fois moins
qu’au Mexique et environ 17 à 18 fois moins qu’en
Europe. Entre 150 et 300 millions de Chinois vivent avec moins d’un
euro par jour, soit environ six fois moins que chez nous. Les
fermetures de mines de charbon et la crise de la sidérurgie
accroissent le nombre de chômeurs (autour du 10 %).
L’hypercroissance chinoise menace également
l’environnement et crée ainsi son lot de « réfugiés
écologiques ». Seize des vingt villes les plus
polluées de la planète sont chinoises. Les déchets
rejetés par l’industrie (estimés à 1
milliard de tonnes par an) contaminent les nappes phréatiques.
80 millions d’hectares sont menacés de désertification
à cause de l’utilisation intensive des sols et de la
déforestation. La Chine est le second pays producteur de gaz
à effet de serre après les Etats-Unis avec pour
résultat alarmant le plus haut taux de maladies respiratoires
au monde et un taux de mortalité cinq fois supérieur à
celui de l’Occident.
De nouveaux soucis apparaissent même
au sujet d’une surchauffe éventuelle de l’économie
chinoise. L’inflation, le nombre d’emprunts et
l’immobilier sont en forte hausse et inquiètent les
observateurs qui y voient les premiers signes de danger. Leurs
inquiétudes sont confirmées par les récentes
déclarations de la Banque centrale chinoise demandant aux
banques d’augmenter le niveau de leurs réserves
obligatoires et plaidant en faveur d’une hausse des taux
d’intérêts. Enfin, les investisseurs froncent les
sourcils à la vue des prix pétroliers, dopés
par une demande croissante en provenance de Chine, par la baisse de
la production des pays de l’OPEP et par les instabilités
géopolitiques. Il est peut-être encore trop tôt
pour exprimer ces préoccupations à propos du miracle
économique chinois. De plus, les perspectives à long
terme de l’essor économique de la Chine devraient
rester favorables, malgré les défis de ces années
à venir. Quoi qu’il en soit, une chose est claire :
l’évolution de l’économie chinoise ne peut
nous laisser indifférents étant donné que, avec
l’économie américaine, elle constitue le
principal moteur de l’économie mondiale.
Et il
n’est pas exclu qu’il en sera ainsi pendant le reste de
notre vie de consommateurs de produits « Taïwan ».
Par Hayet Zeghiche, El watan